FriScènes : Lune jaune
Lune Jaune est une histoire de deux jeunes adolescents rejetés et stigmatisés dont l’existence est à la fois fragile et tourmentée. D’un côté, il y a Lee, le badboy du coin, une sorte de petit malfaiteur, qui vit seul avec sa mère depuis que son père les a abandonné lorsqu’il avait 5 ans en lui laissant pour unique souvenir une casquette kaki. Et de l’autre, il y a Leïla, une jeune adolescente silencieuse, mais dont le corps l’encombre, la gêne, et qu’elle tente de quitter.
Tous deux ne sont nulle part, paumés au sein leurs existences. Pourtant, leur rencontre sera une renaissance et fécondera leurs vies. Mais un faux pas, une erreur, un meurtre par accident les conduiront à partir en pleins hivers vers les paysages hostiles de l’Écosse. Partir pour partir ? non, ils sont partis à la recherche du père de Lee
Quelle est donc cette étrange histoire qui s’est déroulée sur les planches du Nouveau Monde ce mercredi 14 octobre. La Pièce, oeuvre écrite en 2006 par David Graig et interprétée par la troupe Vol de Nuit, a été mise en scène par Stéphane Thies. L’oeuvre est une histoire aussi belle que cruelle qui donne parole à des adolescents en fuite, à la fois du quotidien et d’eux-même, surtout d’eux-mêmes.
Ce qu’il faut souligner d’emblée c’est la force des comédiennes, Anaïs Lhérieau et Tania Vega. Elle parviennent à nous raconter cette histoire prenante, surprenante, glissant subtilement d’un personnage à l’autre, par le biais d’une casquette ou d’un changement corporel. La puissance narrative de leur jeu est ample, sans jamais tomber dans le surjeu émotionnel (et pourtant de l’émotion il y en a), ce qui permet les surprises, les virages inattendus. En effet l’apparente innocence de ces jeunes femmes ne prépare pas le public aux situations difficiles qu’elles expriment, produisant un effet saisissant.
Le parti pris de mise en scène de base veut que ce soit le personnage de Leïla – assumée alternativement par les deux comédienne – qui raconte toute l’histoire après les faits, une fois au commissariat. Cela est bien rendu dans la scénographie, composée d’une table, deux chaises, des projecteurs montés sur pieds et visibles. Comme Leïla est la seule maîtresse de sa narration, c’est elle qui actionne la régie directement sur le plateau. Cela fait sens, mais peut-être était-ce généralement trop discret pour le marquer totalement. Les différentes bandes-sons, coupés abruptement, n’auraient pas soufferts de quelques fondus.
Au delà de ces détails technique, la principale critique tient à la vidéo, projetée sur écran dans un coin de la scène. Si la qualité de la réalisation n’est pas remise en question, on regrette un outil à bien des égards superflu, qui ne fait que sur-souligner ce que les comédiennes racontent déjà. A notre sens, Elles avaient suffisamment de force narrative pour nous transmettre cette histoire sans ce gadget, et l’on pouvait véritablement faire confiance à leur jeu et à l’imaginaire du public.
Nous retiendrons néanmoins la qualité de ce spectacle, qui malgré nos pinaillages d’ordre technique aura su convaincre.
Daniele Grisoni et Sylvain Grangier
crédit photo: Chloé Wilhelm pour FriScènes


Animale, la bestialité et le traumatisme.

La Camargue et ses courses de taureaux, un soleil abrasif qui fait coller la peau, du sang qui gicle sur les habits et la bave qui coule, savonneuse et bouillante sur le museau de bêtes enragées, voilà l’atmosphère du film « Animale » de Emma Benestan qui est présenté dans la compétition internationale du NiFFF 2024.
(suite…)
She loved blossoms more, le rêve éveillé

Direction la séance presse du NIFFF 2024. Ce film connaissait, de ce j’avais entendu, des avis divergents. Un synopsis intrigant avait de quoi me séduire. C’est ainsi que de bonne heure j’ai découvert ce film.
(suite…)
Voltige survoltée ! Animal
J’ai enfin ris au théâtre cette saison ! Et je retrouve le bonheur grâce à eux ! Merci !
(suite…)
Excalibur – L’épée de la destinée
Un cinéma ? Non. Un théatre? Non plus. Un théâtre cinéma ? Oui !
