Festival Bach: Bach : Magnificat & Cantates célèbres – Critique

Une ovation pour de très jeunes talents !

L’Eglise St-François de Lausanne a accueilli beaucoup de monde le vendredi 9 novembre à 20h pour un concert prestigieux. Le fameux Concentus Musicus Wien interprétait les cantates n°10 et n°147 ainsi que le Magnificat de Bach aux côtés des enfants du Tölzer Knabenchor, du ténor Martin Mitterutzner et de la basse Matthias Helm. Bien que l’originalité du programme laisse quelque peu perplexe, les premières mesures ont immédiatement convaincues.  Grandiose, majestueux, superbe ! Quoiqu’un peu plus de lyrisme aurait pu parfaire la soirée.

Cet ensemble Viennois était attendu au tournant avec le successeur de Nikolaus Harnoncourt : Stefan Gottfried. Pas de déception. Un travail rigoureux et un soin extraordinaire dans les détails : le Concentus Musicus Wien garde les qualités qui ont fait de l’ensemble un pilier de l’interprétation historiquement informée. Il ne fallait qu’entendre le premier mouvement de la cantate n° 10 Meine Seele erhebt den Herren pour s’en apercevoir. Le jeu était nuancé et emporta le public tel un souffle implacable. Cependant, cette caractéristique prédominante dans les mouvements vifs, disparaissait dans les sections lentes. Les phrasés mélodiques ne semblaient aller nulle part et ont donné une impression très mécanique, notamment dans l’air Schame dich, o Seele, nicht où s’est créée une dichotomie entre un hautbois insensible et un alto soliste du Tölzer Knabenchor fragile et touchant.

Ce chœur aura d’ailleurs su charmer les spectateurs. Les phrasés souples et amples ponctués parfois par des acclamations à en donner des frissons étaient la surprise de la soirée. Les voix des enfants dans les cantates de Bach procuraient une naïveté touchante et, mêlées aux voix adultes afin de donner du corps au tout, ont propulsé le Tölzer Knabenchor au rang de grande star de la soirée. Les solistes du chœur méritent une mention particulière car les airs parfois difficiles ont fait l’unanimité, même s’il faille tout de même relever un léger manque de justesse.

Les deux grands solistes du concert sont passés quelque peu inaperçus. Dans le Magnificat, Martin Mitterutzner, bien qu’il ait chanté parfaitement juste, n’a pas fait  rêver et il en est de même pour Matthias Helm. Tous les deux paraissaient manquer de convictions lors de leurs interventions. Néanmoins, lors de la cantate n°10, le duo se distingue: la voix d’alto du soliste du chœur et la voix de ténor de Mitterutzner se mariaient parfaitement. Saisissant! En outre, c’est lors des récitatifs que les deux solistes faisaient preuves de dramatisme, surtout durant le récitatif accompagné Gebenedeiter Mund ! de la cantate n° 147 où la voix du ténor et l’harmonie tendue ne faisaient qu’un.

Le verdict était prononcé : un public debout et des applaudissements très chaleureux. Difficile de croire qu’il aurait pu en être autrement. Néanmoins, les œuvres jouées sont des grands classiques du répertoire, interprétées et enregistrées un bon nombre de fois, ainsi, serait-ce être un éternel insatisfait que d’en avoir attendu plus de cette soirée ?

Raphael David Eccel

Crédits photo: Joachim Baumann

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