FriScènes 2021 – L’heure bleue
Spécialement créée en vue de leur participation à cette 14è édition de FriScènes, la Compagnie Parhelia rassemble trois étudiantes valaisannes, Jade Riand, Zélie Roduit et Flavie Tapparel. Pour leur première création, elles ont entraîné le public dans un voyage mélancolique et touchant au pays des rêves.
Elles sont trois jeunes filles, puis un comédien, un musicien. Sur scène, un attrape-rêve géant en fond, des tissus vaporeux qui coulent du plafond, et une balançoire, Dominique de son prénom – qui change à chaque répétition comme le confessent les comédiens.
La troupe Parhelia nous présente le monde des songes, un monde sans frontière où les reliefs se façonnent au gré des imaginaires de chacune. L’une se noie à l’infini, poursuivie par des oiseaux en pleine mer ; l’autre voyage de tableau en tableau ; la dernière cherche sa sœur, car si elle est morte dans le monde réel, alors rien ne l’empêchera de la faire vivre dans le monde des rêves.
Le comédien, lui, fait office de maître de maison, orchestre des rêves ou Soleil, on ne sait pas vraiment ; c’est lui qui présente et lie ces trames narratives, emmenant le spectateur à travers le patchwork que forment les destins respectifs des trois filles.
À chacune ses raisons de sombrer dans le rêve, à chacune donc son chemin attitré. Les rencontres se font multiples, et on admire la virtuosité avec laquelle les quatre acteurs changent de costume et endossent la peau de personnages tous très différents. Hauts en couleurs, souvent étranges, énigmatiques, bariolés, ceux-ci finissent pourtant par former une étonnante cohérence.
Seul petit regret personnel : je crois que j’aurais aimé voir ces trois jeunes filles se rencontrer dans le monde des songes, s’apporter du réconfort, une présence bienveillante et voir ce qu’elles auraient à se dire. Mais après tout, la solitude est rarement si douce, et cela fait sens qu’elles poursuivent leurs routes seules. Et puis d’une certaine manière, leurs histoires, bien que distinctes, se font écho et se répondent.
Ecrite et mise en scène par les comédiennes elles-mêmes, portée par une musique envoûtante, L’heure bleue impressionne par la qualité et le niveau de jeu que sont capables d’offrir des jeunes d’une vingtaine d’années à peine. La standing ovation qui leur a été offerte et le Prix du public qui leur a été décerné le prouvent : le public, et moi aussi, avons été conquis.
Amélie Gyger
Colportage interdit : interview de Daniel Duqué
Le 25 mai dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à une projection de presse du dernier long-métrage de Daniel Duqué : Colportage interdit. Ce film m’ayant particulièrement plu, je lui ai consacré une chronique que vous pouvez retrouver sur notre Soundclound.
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Si je devais citer une de mes œuvres cinématographiques préférées, Ghost in the shell de Mamoru Oshii en ferait partie et quand je vis que parmi les film de la compétition officielle se trouvait un de ce genre d’origine Rwandaise, je fus tout naturellement curieux et, après le visionnage, quelques peu désenchanter.
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En janvier dernier, Michaël Gay des Combes se trouvait au Nouveau Monde pour une résidence d’écriture organisée par l’Épître : une pièce vide, une semaine d’isolement, tout le temps du monde pour écrire. De-là est née Titania, création théâtrale jouée et présentée dans la petite pièce qui l’a accueilli durant une semaine. Retour sur ce voyage insolite avec Amélie Gyger.
(suite…)Mon père est une chanson de variété
Chère belle-maman,
J’ai été fort triste de ne pas t’avoir eue à mes côtés au théâtre Nuithonie pour assister à Mon père est une chanson de variété et j’imagine que ma peine est partagée. Mais ne t’en fais pas, sèche tes larmes car je vais te décrire quelle merveilleuse expérience ce spectacle était.
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Un mariage entre théâtre et philosophie, ce ne serait pas la première fois que ça arrive… et pourtant, ce spectacle-là est un mélange bien particulier. Plongeons-nous dans une production théâtrale singulière qui explore Nietzsche à sa manière : après tout, pourquoi parler quand on a un corps que l’on peut mouvoir ?
(suite…)FriScènes 2022 – Playlist
Tout juste sorti.es des Teintureries, trois comédien.nes émergent.es, Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet, se sont produit.es à Friscènes le 9 octobre. Leur spectacle Playlist a été sélectionné dans le cadre du Prix de la Relève suisse romande et créé spécialement pour le festival. Retour sur un spectacle musical.
Le public entre. Sur scène, un piano, un bocal plein de billes : c’est tout. Ils sont trois, deux comédiens et une comédienne, vêtu.es de combinaisons semblables – l’un rouge, l’autre vert, la troisième bleue – en plein échauffement à vue. Les articulations craquent. Ça discute.
« – Quelle musique pour la fin du monde ?
– Sparkles, de Radwimps ! »
Ils jouent au « jeu de la musique ». L’un pose une question, les deux autres doivent répondre. Quelle musique pour ton enterrement ? Et pour ton mariage ? Et pour ton meilleur petit-déjeuner ? On débat, on se contredit et parfois on se retrouve. Le trio s’amuse, chauffe sa voix ; bruit de fond tandis que les gradins se remplissent. Puis le public se tait, et alors c’est le show : à fond la musique, les lumières multicolores et les chorégraphies.
L’idée est venue d’une musique en particulier, une musique qui en a amené une autre, puis une autre, et ainsi de suite… une Playlist autour de laquelle le spectacle s’est construit. On nous emmène, de manière frénétique, au travers des classiques de la chanson françaises, de J-Pop et des tubes iconiques des années 2000. Les comédien.es évoluent sur scène avec folie, dansent, lancent musique après musique, évoquent les rêves qui les relient et les émotions qui les remuent – avec en fil rouge, leurs souvenirs.
Car Playlist parle bien de ça, de musique et d’émotion. D’une musique qui peut, dans ses paroles et sa mélodie, faire écho en chacun de nous. Un écho qui rebondit différemment, qui mue et se construit, une réponse plurielle au départ d’un même son. Cette richesse, ils l’explorent, jouent avec et sollicitent même le public : si votre plus grand amour revenait, après que vous ayiez tiré un trait et continué votre route, s’il était là, sur votre pallier, et qu’il vous disait avoir tout quitté pour vous… quelle musique auriez-vous en tête ?
On est presque déçu que le spectacle ne dure pas plus longtemps, mais c’est que le jeu avec le public est intelligemment mené et le temps passe vite. Playlist est un spectacle drôle et touchant, qui provoque le rire et, l’air de rien, tout à la fin, nous touche en douceur. Une musique parle de tout, des moments de joie comme de tristesse ; elle peut évoquer le passé, les erreurs, les regrets. Les moments sombres qui, d’une manière ou d’une autre, nous ramèneront à ce qui nous rend humains, sans pour autant nous enlever l’espoir. Et ça, Playlist le retranscrit bien.
Retrouvez Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet sur leurs réseaux.
Le résumé donné par Friscènes, c’est ici.
Il n’y a pas de prochaine date connue pour ce spectacle. L’actualité des comédiens et la poursuite de ce spectacle est à suivre.
Amélie Gyger
Alors on danse ?
C’est fini… c’est déjà fini… c’est peut-être fini, c’est May B !
C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé le lundi 21 mars à Equilibre pour assister à May B, un spectacle de danse. Je ne m’attendais à rien et la surprise fut grande !
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A force de déambuler, je me suis à nouveau retrouvé au théâtre ! C’était jeudi 31 mars à Nuithonie pour assister à une double représentation.
Po-Cheng Tsai est un chorégraphe taïwanais qui a remporté de nombreux concours et qui nous a présenté deux de ses pièces : Timeless et RAGE.
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