Rock Oz’ Arènes 2018

Un voyage dans les étoiles avec la 27e édition de Rock Oz’Arènes

Le petit extra-terrestre vert de l’affiche 2018 de Rock Oz’Arènes a fait décoller les arènes d’Avenches vers des galaxies sonores fabuleuses. Cette 27e édition a été marquée par des concerts inoubliables. Le public de l’amphithéâtre romain a découvert des sonorités venant d’horizons multiples. La diversité fait partie de l’ADN du festival avenchois. Quelque 31’000 spectateurs ont participé à ces quatre soirs de voyage sonore et visuel.

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Soleil mercredi

Des pulsations d’émotion pure ont redonné vie aux pierres antiques mercredi soir. Nicolas Cavallaro, un bloc de magie pure, a montré de quoi il était capable avec sa voix rugissante. On savait déjà que la révélation de The Voice a de la présence, mais l’Italien a su ravir tous les cœurs avec un show qui allait droit à l’essentiel. «Il n’y a pas de mots pour décrire ce que je ressens», a-t-il lancé. Criant sa joie d’être à Avenches. Le voyage vers les émotions avait commencé un peu plus tôt avec Hoshi. Cette chanteuse de 21 printemps parle de la vie comme si elle avait 100 ans. Ses chansons «Femme à la mer» ou «Ta marinière» en témoignent. Celle que l’on compare déjà à Catherine Ringer pour la personnalité et le talent a constitué une belle découverte pour le public avenchois. James Blunt a achevé d’enflammer les cœurs, faisant chanter des milliers de personnes et allumant autant de lumières dans les arènes. Le Britannique à la voix douce a parachevé la soirée avec son hymne «You’re beautiful».

Voyage jeudi

Joey Burns, le chanteur de Calexico, l’a dit: «Je suis si heureux d’être de retour à Avenches !» Et nous donc! Seize ans et huit albums après son premier passage, le groupe de Tucson nous a emmené avec une magie renouvelée sur les routes poussiéreuses du grand Ouest américain. La nuit naissante déroulant son tapis d’étoiles sur le site, Stereophonics a balancé son rock bienfaisant sur la grande scène. Kelly Jones n’a rien perdu de sa superbe. Après quelques morceaux bien sentis, le groupe gallois nous a embarqué dans des standards mondiaux en version accoustique, de «Highway to Hell» (AC/DC) à «Think», un hommage incontournable à Aretha Franklin, la reine de la soul disparue cette semaine. Le magnifique voyage de ce jeudi soir s’est poursuivi avec Texas, le groupe écossais qui brille au firmament depuis trois décennies. Sharleen Spiteri a interprété en ouverture «I don’t want a lover», l’hymne le plus connu du groupe, histoire de tout de suite mettre un coup d’accélérateur à un concert d’anthologie.

Vibration vendredi

L’extra-terrestre du Rock Oz’Arènes danse dans un champ magnétique. Exactement comme la foule l’a fait vendredi soir dans les arènes. Cette soirée Electroz’Arènes, à guichets fermés, a permis de vivre plusieurs heures de vibrations sonores incroyables. Malgré l’absence imprévue de MATTN, la fusée sonore s’est lentement élevée avec DJ Styv.v et Justin Mylo. The Avener nous a fait danser sur le meilleur de ses créations inspirées de morceaux classiques. Tout était prêt pour que Vini Vici et W&W propulsent un vaisseau de 10’000 spectateurs à la vitesse de la lumière. Cette extraordinaire soirée, encore marquée par les prestations de Lost Frequencies, Dimitri Vegas & Like Mike, puis de Timmy Trumpet, a prouvé que l’électro fait vibrer un large public. Cette symphonie du futur a coloré le ciel de cette nuit inoubliable et confirme le pouvoir d’attraction et le succès de ce style de musique.

Liberté samedi

Le hip-hop fait partie de la galaxie de Rock Oz’Arènes depuis les débuts du festival. Cette année, le colosse Damso, que l’on présente comme le rappeur francophone le plus talentueux du moment, a permis d’écrire une nouvelle page de cette aventure et a confirmé son immense personnalité. Le Belge aux chansons balancées comme des poings en l’air et aux paroles tranchantes comme des lasers a fait chanter le public avec lui. Autre style avec MHD, le jeune prince de l’«afro trap», qui associe les gestes aux paroles : il a pris un plaisir visible et communicatif à bouger avec le public. Le Suisse Stress a apporté à cette constellation hip-hop la force d’un vétéran au sommet de son art. La soirée s’est achevée en méga party avec les tubes de Hot Dub Time Machine : le DJ Tom Loud a convoqué de grands hymnes sur ses platines afin de permettre au public de traverser les générations et différents univers musicaux. Un final en apothéose pour le festival avec une ambiance de délire.

Richesse au Casino

Un grand nombre de talents se sont produits pendant quatre soirs sur la scène de Casino. Plusieurs groupes issus des Swiss Live Talents ont permis de faire la part belle aux créateurs suisses. Dans une succession de moments forts, citons la country de Count Gabba le mercredi, le folk romantique des Dead Brothers le jeudi, ou le rap féministe de KT Gorique le samedi. Durant tout le festival, les artistes de The Mighty Variety, cracheurs de feu, marionnettistes et transformistes, ont animé les lieux «off» du festival. Après cette formidable odyssée de découvertes quatre jours durant, le petit homme vert peut remonter dans sa soucoupe et rejoindre les étoiles.

La 28e édition de Rock’Oz Arènes aura lieu du 14 au 18 août 2019.

 

Colportage interdit : interview de Daniel Duqué

Le 25 mai dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à une projection de presse du dernier long-métrage de Daniel Duqué : Colportage interdit. Ce film m’ayant particulièrement plu, je lui ai consacré une chronique que vous pouvez retrouver sur notre Soundclound.

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Neptune Frost : La machine et le fantôme

Si je devais citer une de mes œuvres cinématographiques préférées, Ghost in the shell de Mamoru Oshii en ferait partie et quand je vis que parmi les film de la compétition officielle se trouvait un de ce genre d’origine Rwandaise, je fus tout naturellement curieux et, après le visionnage, quelques peu désenchanter.

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Titania, ou les rêveries de l’astronaute solitaire

En janvier dernier, Michaël Gay des Combes se trouvait au Nouveau Monde pour une résidence d’écriture organisée par l’Épître : une pièce vide, une semaine d’isolement, tout le temps du monde pour écrire. De-là est née Titania, création théâtrale jouée et présentée dans la petite pièce qui l’a accueilli durant une semaine. Retour sur ce voyage insolite avec Amélie Gyger.

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Mon père est une chanson de variété

Chère belle-maman,

J’ai été fort triste de ne pas t’avoir eue à mes côtés au théâtre Nuithonie pour assister à Mon père est une chanson de variété et j’imagine que ma peine est partagée. Mais ne t’en fais pas, sèche tes larmes car je vais te décrire quelle merveilleuse expérience ce spectacle était.

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FriScènes 2023 – Ici jouera Zarathoustra!

Un mariage entre théâtre et philosophie, ce ne serait pas la première fois que ça arrive… et pourtant, ce spectacle-là est un mélange bien particulier. Plongeons-nous dans une production théâtrale singulière qui explore Nietzsche à sa manière : après tout, pourquoi parler quand on a un corps que l’on peut mouvoir ?

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FriScènes 2022 – Playlist

Tout juste sorti.es des Teintureries, trois comédien.nes émergent.es, Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet, se sont produit.es à Friscènes le 9 octobre. Leur spectacle Playlist a été sélectionné dans le cadre du Prix de la Relève suisse romande et créé spécialement pour le festival. Retour sur un spectacle musical.

Les comédien.es déposent des billes dans un bocal… mais pourquoi ? | Photo : Andreas Eggler

Le public entre. Sur scène, un piano, un bocal plein de billes : c’est tout. Ils sont trois, deux comédiens et une comédienne, vêtu.es de combinaisons semblables – l’un rouge, l’autre vert, la troisième bleue – en plein échauffement à vue. Les articulations craquent. Ça discute.

« – Quelle musique pour la fin du monde ? 
   – Sparkles, de Radwimps ! »

Ils jouent au « jeu de la musique ». L’un pose une question, les deux autres doivent répondre. Quelle musique pour ton enterrement ? Et pour ton mariage ? Et pour ton meilleur petit-déjeuner ? On débat, on se contredit et parfois on se retrouve. Le trio s’amuse, chauffe sa voix ; bruit de fond tandis que les gradins se remplissent. Puis le public se tait, et alors c’est le show : à fond la musique, les lumières multicolores et les chorégraphies.

La pièce est aussi construite sur des moments d’impro. | Photo : Andreas Eggler

L’idée est venue d’une musique en particulier, une musique qui en a amené une autre, puis une autre, et ainsi de suite… une Playlist autour de laquelle le spectacle s’est construit. On nous emmène, de manière frénétique, au travers des classiques de la chanson françaises, de J-Pop et des tubes iconiques des années 2000. Les comédien.es évoluent sur scène avec folie, dansent, lancent musique après musique, évoquent les rêves qui les relient et les émotions qui les remuent – avec en fil rouge, leurs souvenirs.

Car Playlist parle bien de ça, de musique et d’émotion. D’une musique qui peut, dans ses paroles et sa mélodie, faire écho en chacun de nous. Un écho qui rebondit différemment, qui mue et se construit, une réponse plurielle au départ d’un même son. Cette richesse, ils l’explorent, jouent avec et sollicitent même le public : si votre plus grand amour revenait, après que vous ayiez tiré un trait et continué votre route, s’il était là, sur votre pallier, et qu’il vous disait avoir tout quitté pour vous… quelle musique auriez-vous en tête ?

Le projet a été imaginé et créé lors d’une soirée entre amis. | Photo : Andreas Eggler

On est presque déçu que le spectacle ne dure pas plus longtemps, mais c’est que le jeu avec le public est intelligemment mené et le temps passe vite. Playlist est un spectacle drôle et touchant, qui provoque le rire et, l’air de rien, tout à la fin, nous touche en douceur. Une musique parle de tout, des moments de joie comme de tristesse ; elle peut évoquer le passé, les erreurs, les regrets. Les moments sombres qui, d’une manière ou d’une autre, nous ramèneront à ce qui nous rend humains, sans pour autant nous enlever l’espoir. Et ça, Playlist le retranscrit bien.

Retrouvez Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet sur leurs réseaux.
Le résumé donné par Friscènes, c’est ici.
Il n’y a pas de prochaine date connue pour ce spectacle. L’actualité des comédiens et la poursuite de ce spectacle est à suivre.

Amélie Gyger

Alors on danse ?

C’est fini… c’est déjà fini… c’est peut-être fini, c’est May B !

C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé le lundi 21 mars à Equilibre pour assister à May B, un spectacle de danse. Je ne m’attendais à rien et la surprise fut grande !

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Deux pièces pour le prix d’une ?

A force de déambuler, je me suis à nouveau retrouvé au théâtre ! C’était jeudi 31 mars à Nuithonie pour assister à une double représentation.

Po-Cheng Tsai est un chorégraphe taïwanais qui a remporté de nombreux concours et qui nous a présenté deux de ses pièces : Timeless et RAGE.

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