Les Apéros Sexo
Vous vous demandez peut-être ce qui se cache derrière le terme « apéro sexo » ? Pas de panique, on vous explique tout !
Véritable phénomène, les apéros sexos attisent la curiosité des Fribourgeois et Fribourgeoise depuis 2019 déjà : atelier sur la confrontation et la drague à Frisson, workshop sur le consentement à la Coutellerie ou encore atelier de dépistage à tarifs réduits. La forme des apéros sexos varie; tantôt groupes de parole, tantôt ateliers, ce qui prime lors de ces rencontres est le partage et la bienveillance. Unimix s’est rendu à la Coutellerie, pour y jeter un coup d’œil. Rencontre avec Rebecca Bühler, la créatrice des apéros sexos.

Rebecca a lancé les apéros sexos en 2019 à la Coutellerie. Au vu de l’engouement pour ces événements, explorant chaque mois une thématique différente, elle décide d’en organiser un par mois. Elle nous explique pourquoi il lui semblait nécessaire de les organiser :
« Je trouvais qu’il y avait un manque d’offre sur Fribourg pour parler de sexualité. Avec mes amis, la thématique venait assez naturellement, j’ai donc vu qu’il y avait un réel besoin d’en parler ».
L’atmosphère y est décontractée et chaleureuse. L’apéro auquel nous assistons aborde la thématique du consentement. L’événement est organisé en collaboration avec le centre Empreinte, à Fribourg, qui est un centre actif dans la prévention du VIH, du sida et des IST, et dans la lutte contre les discriminations. Il y avait alors même la possibilité de se faire dépister à tarif réduit à la fin. L’atelier se déroulait en deux temps ; dans un premier temps, des exercices et ateliers à faire à deux étaient proposés, puis, dans un second temps, des groupes de parole.
L’un des exercices concernait le consentement. Deux personnes devaient se positionner dos à dos. L’une des deux personnes devait dessiner un éléphant tout en dictant à l’autre la façon de le faire. L’autre personne devait essayer de réaliser le dessin au mieux, selon les consignes données par son ou sa partenaire.

Rebecca parle plus largement du terme « consentement » : « Le mot consentement est entré dans notre vocabulaire courant. Désormais, on en entend beaucoup plus parler, les jeunes sont de plus en plus conscients que le consentement existe et qu’il faut l’intégrer dans notre vie courante ». C’est d’ailleurs cette thématique qui a poussé Rebecca à organiser des ateliers. Elle explique : « même quand on est adulte, on a encore beaucoup de mal à savoir ce dont on a envie et à l’exprimer, et aussi à savoir dire non ».
Les apéros sexos représentent ainsi une opportunité d’offrir aux personnes du partage et de l’écoute. Rebecca essaie d’intervenir le moins possible : « La façon dont j’ai le plus appris dans ma formation était en échangeant avec des gens sur nos expériences de vie. J’ai l’impression que c’est comme ça qu’on va apprendre à avoir plus d’empathie, à mieux comprendre comment fonctionne chacun et chacune, et c’était le but de ces apéros sexos : mélanger la masse et créer des liens là où il n’y en a pas forcément ». Au début de chaque apéro, un cadre est posé, ainsi qu’une charte. Bien que la parole soit libre, le cadre reste toujours bienveillant : « J’essaie d’offrir un cadre sécurisant pour que tout le monde puisse prendre la parole, créer un échange et un partage de connaissance, pour que tout le monde puisse en apprendre davantage sur sa sexualité ».

Une boîte à idée permet de récolter les propositions de chacun concernant les thématiques abordées. Ainsi, la suggestion d’un nouveau sujet est à la portée de tous. « J’aime beaucoup faire des collaborations avec des gens qui me proposent des thèmes. Ça permet aux personnes de s’emparer de thématiques et de se rendre compte qu’elles peuvent aussi faire quelque chose », confie-t-elle.
Le parcours de Rebecca
En 2015, Rebecca termine une formation à l’école professionnelle en arts appliqués de Fribourg. Elle remarque rapidement qu’il est difficile de trouver du travail sans que ses tarifs soient constamment remis en question. Ainsi, elle monte un projet de site pornographique avec une amie, sur lequel elles travaillent avec acharnement pendant 6 mois. N’y connaissant pas grand-chose en la matière, il leur fallut faire un véritable travail d’investigatrices. Décidant d’en parler autour d’elle, elle est surprise : « tout le monde était très gêné dès que je parlais de porno, les mecs par exemple s’emballaient vachement parce que je parlais de sexualité, J’étais hypersexualisée. J’ai alors découvert un monde que je ne soupçonnais pas ».
Rebecca s’intéresse également au féminisme et à l’accessibilité de la pornographie chez les jeunes. Le thème de la sexualité n’étant toujours pas assez abordé selon elle, Rebecca décide en 2017 de collaborer avec Romaine Kohler, praticienne en Thérapie Psychosexuelle Somatique, afin de proposer des workshops payants adressés aux personnes entre 18 et 25 ans. Rebecca remarque que cette offre ne fonctionne pas ; elle se rend alors compte qu’il est nécessaire de mettre en place une offre à destination d’une plus grande partie de la population, et surtout gratuite.
« Pour moi, l’accessibilité à la santé sexuelle et à l’information devrait être gratuite. Comme ça fait 7 ans que je m’intéresse à la thématique de la sexualité, j’ai amassé par mal de connaissances à ce sujet. Et j’ai entamé une formation de travailleuse sociale que je viens de terminer, ce qui m’a donné des outils pour commencer les apéros sexos, et me sentir légitime de le faire »
Comment faire pour libérer la parole sur le sujet de la santé sexuelle ?
Parler de sexualité en 2021 reste compliqué. Pourtant, nous savons bien que la clé d’une sexualité épanouie repose sur le fait d’exprimer ses envies et d’échanger autour de son plaisir.
Selon Rebecca, il y a des âges auxquels le sujet de la sexualité est évité, et cela est normal. Mais, par la suite, découvrir le sujet de la sexualité lui semble primordial : « parler de sexualité aux jeunes et leur apporter des valeurs et des bases solides, claires, ainsi que des personnes ressources est très important, et cela n’existe pas encore. » Elle ajoute qu’il serait intéressant de penser autrement l’éducation sexuelle dans le cadre scolaire, en mettant en place des outils basés sur l’exploration de la bienveillance et de l’empathie, qui sont finalement des bases importantes afin d’avoir une sexualité épanouie.
La santé sexuelle étant vaste et nous concernant tous, il ne faut pas hésiter à explorer les diverses thématiques qui l’entourent. Ainsi, n’attendez plus, et allez découvrir le phénomène que sont les apéros sexos !

Si vous souhaitez en savoir plus sur les apéros sexos organisés par Rebecca et sa collaboratrice Noémie Prêtre, voici leur page Instagram et Facebook. N’hésitez pas à les contacter !
Instagram : @ohouii _
Facebook : Oh ouii
Anaïs Froehlich


Colportage interdit : interview de Daniel Duqué
Le 25 mai dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à une projection de presse du dernier long-métrage de Daniel Duqué : Colportage interdit. Ce film m’ayant particulièrement plu, je lui ai consacré une chronique que vous pouvez retrouver sur notre Soundclound.
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Titania, ou les rêveries de l’astronaute solitaire
En janvier dernier, Michaël Gay des Combes se trouvait au Nouveau Monde pour une résidence d’écriture organisée par l’Épître : une pièce vide, une semaine d’isolement, tout le temps du monde pour écrire. De-là est née Titania, création théâtrale jouée et présentée dans la petite pièce qui l’a accueilli durant une semaine. Retour sur ce voyage insolite avec Amélie Gyger.
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Mon père est une chanson de variété
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FriScènes 2022 – Playlist
Tout juste sorti.es des Teintureries, trois comédien.nes émergent.es, Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet, se sont produit.es à Friscènes le 9 octobre. Leur spectacle Playlist a été sélectionné dans le cadre du Prix de la Relève suisse romande et créé spécialement pour le festival. Retour sur un spectacle musical.

Le public entre. Sur scène, un piano, un bocal plein de billes : c’est tout. Ils sont trois, deux comédiens et une comédienne, vêtu.es de combinaisons semblables – l’un rouge, l’autre vert, la troisième bleue – en plein échauffement à vue. Les articulations craquent. Ça discute.
« – Quelle musique pour la fin du monde ?
– Sparkles, de Radwimps ! »
Ils jouent au « jeu de la musique ». L’un pose une question, les deux autres doivent répondre. Quelle musique pour ton enterrement ? Et pour ton mariage ? Et pour ton meilleur petit-déjeuner ? On débat, on se contredit et parfois on se retrouve. Le trio s’amuse, chauffe sa voix ; bruit de fond tandis que les gradins se remplissent. Puis le public se tait, et alors c’est le show : à fond la musique, les lumières multicolores et les chorégraphies.

L’idée est venue d’une musique en particulier, une musique qui en a amené une autre, puis une autre, et ainsi de suite… une Playlist autour de laquelle le spectacle s’est construit. On nous emmène, de manière frénétique, au travers des classiques de la chanson françaises, de J-Pop et des tubes iconiques des années 2000. Les comédien.es évoluent sur scène avec folie, dansent, lancent musique après musique, évoquent les rêves qui les relient et les émotions qui les remuent – avec en fil rouge, leurs souvenirs.
Car Playlist parle bien de ça, de musique et d’émotion. D’une musique qui peut, dans ses paroles et sa mélodie, faire écho en chacun de nous. Un écho qui rebondit différemment, qui mue et se construit, une réponse plurielle au départ d’un même son. Cette richesse, ils l’explorent, jouent avec et sollicitent même le public : si votre plus grand amour revenait, après que vous ayiez tiré un trait et continué votre route, s’il était là, sur votre pallier, et qu’il vous disait avoir tout quitté pour vous… quelle musique auriez-vous en tête ?

On est presque déçu que le spectacle ne dure pas plus longtemps, mais c’est que le jeu avec le public est intelligemment mené et le temps passe vite. Playlist est un spectacle drôle et touchant, qui provoque le rire et, l’air de rien, tout à la fin, nous touche en douceur. Une musique parle de tout, des moments de joie comme de tristesse ; elle peut évoquer le passé, les erreurs, les regrets. Les moments sombres qui, d’une manière ou d’une autre, nous ramèneront à ce qui nous rend humains, sans pour autant nous enlever l’espoir. Et ça, Playlist le retranscrit bien.
Retrouvez Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet sur leurs réseaux.
Le résumé donné par Friscènes, c’est ici.
Il n’y a pas de prochaine date connue pour ce spectacle. L’actualité des comédiens et la poursuite de ce spectacle est à suivre.
Amélie Gyger

Alors on danse ?
C’est fini… c’est déjà fini… c’est peut-être fini, c’est May B !
C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé le lundi 21 mars à Equilibre pour assister à May B, un spectacle de danse. Je ne m’attendais à rien et la surprise fut grande !
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Deux pièces pour le prix d’une ?
A force de déambuler, je me suis à nouveau retrouvé au théâtre ! C’était jeudi 31 mars à Nuithonie pour assister à une double représentation.
Po-Cheng Tsai est un chorégraphe taïwanais qui a remporté de nombreux concours et qui nous a présenté deux de ses pièces : Timeless et RAGE.
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FIFF 2022 : Quelle image d’Afghanistan ?
Le voyage dans la Perse Ancienne offert par le 36e Festival International du Film de Fribourg (18.03.2022 – 27.03.2022) passe à travers les histoires de 7 réalisateur.trice.s courageux.ses. Tout au long de la route de la soie, 7 films en dari et pashto – les deux langues officielles d’Afghanistan, parmi les 40 qui existent – peignent un scénario merveilleux. Mais quelle image de ce pays aux facettes multiples souhaite reconstruire le FIFF ? Un tour d’horizon s’impose.
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