Incident Light: lumière sur la femme argentine des années 60

Ami de longue date du FIFF, Ariel Rotter revient avec un long-métrage en noir et blanc tout en retenue.

Depuis l’accident de voiture qui a ôté la vie de son mari ainsi que celle de son frère, Luisa essaie de continuer à vivre en surpassant la douleur du deuil. Mais c’est sans compter les factures laissées par son mari, la compagnie d’assurance insistant pour vérifier l’accident et la charge de ses jumelles en bas âge. Luisa peut néanmoins compter sur sa mère ainsi que Mary, la nourrice. Mais ces dernières ne cessent de lui rappeler qu’il serait bon qu’elle refasse sa vie, car une femme seule « ne peut s’en sortir sans structure.« 

À ces pressions sociales et familiales viennent s’ajouter les tentatives de séduction d’un certain Ernesto. On sent dès le départ que Luisa est peu emballée par l’idée de fréquenter Ernesto, encore trop attachée à son défunt mari et cherchant à protéger ses filles avant tout. Toutefois, la persévérance d’Ernesto, à la limite du harcèlement, finit par payer. Il répète à longueur de phrases que Luisa a besoin d’un homme et qu’il est nécessaire à cette famille, si bien que Luisa cède à sa proposition et accepte le mariage.

Incident Light, en racontant la douleur du deuil, raconte en réalité la condition de la femme argentine des années 1960. Garder la face est vital. D’ailleurs, Luisa est toujours dans la retenue: elle parle très peu et ne lâche prise que lorsqu’elle est seule pour pleurer. De plus, l’inaptitude des femmes à se débrouiller toutes seules est mise en exergue par le besoin urgent de reconstruire une famille.

Ariel Rotter réussit ainsi un tour de force avec de sublimes images en noir et blanc. Le silence et la lenteur dominant l’oeuvre rendent chaque geste et chaque mot plus marqués. L’atmosphère pesante nous plonge au coeur du drame aux côtés de Luisa. À voir encore les 16 et 17 mars au FIFF.

VM

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