FriScènes: Petit boulot pour vieux clown – Critique
La soirée du vendredi 13 octobre au festival FriScènes se concluait par Petit boulot pour vieux clown. Cette pièce est née en 1986 de la plume du franco-roumain Matei Visniec. L’histoire est celle de trois vieux clowns qui se présentent à une audition pour un théâtre qui cherche un vieux clown justement. Or ces trois artistes sont d’anciens amis qui ont travaillé dans le même cirque plus jeunes, avant de travailler chacun de leur côté. Entre vieille complicité et rivalité des égos, les trois compères attendent l’ouverture des portes dans un combat de gladiateurs des temps modernes.
Le mot qui me vient à l’esprit au sortir du spectacle, c’est le malaise. Celui à la fois suscité par la représentation elle-même, mais surtout celui de devoir faire la critique d’un travail d’amateurs au combien respectable.
Néanmoins force est d’admettre qu’à de nombreux égards cette adaptation de Maryvonne Schiltz portée par Jacky Audouin, Herbé Houssin, Sébastien Houssin et Nelly Audouin – la troupe du Théâtre dépareillé – passe à côté de la pièce. Dans l’approche de base déjà : l’idée du clown en tant qu’art est biaisée et caricaturale. On a l’impression d’assister à une longue improvisation maladroite, et dans le même temps on voit les contours à gros traits de la mise en scène. Le tout est une gesticulation brouillonne à tel point que le silence qui intervient au milieu de la pièce devient un soulagement : on respire. Le rythme est décousu, ce qui annule la grande majorité des effets comiques. Il y a de plus un manque général de ruptures, si essentielles pour ce type de jeu.
Néanmoins, certaines répliques font mouche, lorsque le rythme et l’effet de rupture était en adéquation ; mais si peu…
Petit point sur la lumière : on comprends parfaitement la volonté d’un plein-feu froid pour indiquer un extérieur de théâtre – ce qui fonctionne assez bien – et que la lumière, étant sur minuterie, s’éteigne complètement à plusieurs moments. L’usage de lampes frontales par les acteurs se justifie également, mais les tourner sans arrêt vers le public n’aide en rien à la réception de celui-ci…
Inutile de s’étendre davantage. Tout n’est pas à jeter, loin de là, mais les défauts sont tels qu’ils rendent l’expérience gênante.
Pour terminer et pondérer mon propos, je rappelle que cette critique n’engage que ma subjectivité personnelle sur une seule représentation d’un spectacle vivant.
Sylvain Grangier
Crédit photo: Julien James Auzan


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FriScènes 2022 – Playlist
Tout juste sorti.es des Teintureries, trois comédien.nes émergent.es, Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet, se sont produit.es à Friscènes le 9 octobre. Leur spectacle Playlist a été sélectionné dans le cadre du Prix de la Relève suisse romande et créé spécialement pour le festival. Retour sur un spectacle musical.

Le public entre. Sur scène, un piano, un bocal plein de billes : c’est tout. Ils sont trois, deux comédiens et une comédienne, vêtu.es de combinaisons semblables – l’un rouge, l’autre vert, la troisième bleue – en plein échauffement à vue. Les articulations craquent. Ça discute.
« – Quelle musique pour la fin du monde ?
– Sparkles, de Radwimps ! »
Ils jouent au « jeu de la musique ». L’un pose une question, les deux autres doivent répondre. Quelle musique pour ton enterrement ? Et pour ton mariage ? Et pour ton meilleur petit-déjeuner ? On débat, on se contredit et parfois on se retrouve. Le trio s’amuse, chauffe sa voix ; bruit de fond tandis que les gradins se remplissent. Puis le public se tait, et alors c’est le show : à fond la musique, les lumières multicolores et les chorégraphies.

L’idée est venue d’une musique en particulier, une musique qui en a amené une autre, puis une autre, et ainsi de suite… une Playlist autour de laquelle le spectacle s’est construit. On nous emmène, de manière frénétique, au travers des classiques de la chanson françaises, de J-Pop et des tubes iconiques des années 2000. Les comédien.es évoluent sur scène avec folie, dansent, lancent musique après musique, évoquent les rêves qui les relient et les émotions qui les remuent – avec en fil rouge, leurs souvenirs.
Car Playlist parle bien de ça, de musique et d’émotion. D’une musique qui peut, dans ses paroles et sa mélodie, faire écho en chacun de nous. Un écho qui rebondit différemment, qui mue et se construit, une réponse plurielle au départ d’un même son. Cette richesse, ils l’explorent, jouent avec et sollicitent même le public : si votre plus grand amour revenait, après que vous ayiez tiré un trait et continué votre route, s’il était là, sur votre pallier, et qu’il vous disait avoir tout quitté pour vous… quelle musique auriez-vous en tête ?

On est presque déçu que le spectacle ne dure pas plus longtemps, mais c’est que le jeu avec le public est intelligemment mené et le temps passe vite. Playlist est un spectacle drôle et touchant, qui provoque le rire et, l’air de rien, tout à la fin, nous touche en douceur. Une musique parle de tout, des moments de joie comme de tristesse ; elle peut évoquer le passé, les erreurs, les regrets. Les moments sombres qui, d’une manière ou d’une autre, nous ramèneront à ce qui nous rend humains, sans pour autant nous enlever l’espoir. Et ça, Playlist le retranscrit bien.
Retrouvez Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet sur leurs réseaux.
Le résumé donné par Friscènes, c’est ici.
Il n’y a pas de prochaine date connue pour ce spectacle. L’actualité des comédiens et la poursuite de ce spectacle est à suivre.
Amélie Gyger

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