FriScènes 2021 – Roi du Silence
En clôture de cette édition 2021 de FriScènes, s’est tenue le 16 octobre dernier la journée « Hors du placard » consacrée aux thématiques LGBTQIA+. A cette occasion, la compagnie rhodanienne La Gueule Ouverte a présenté « Roi du silence », de et avec Geoffrey Rouge-Carrassat. Amélie Gyger y a assisté pour nous.
Le Roi du Silence, c’est un jeune homme dans la vingtaine, face à l’urne de sa mère, lui annonçant avoir caché son homosexualité pendant quinze ans. C’est l’histoire de quelqu’un qui demande justice, demande le mérite de sa bonne conduite et veut savoir : a-t-il eu raison de se taire ? Terriblement sincère, brut, cru dans les mots lancés à quelqu’un qui ne répondra jamais.
Beaucoup de thématiques puissantes – le besoin de s’illustrer comme un enfant parfait, de se cacher, la peur de ne pas être comme les autres – et surtout un regard précis sur les mots, la puissance des mots qui marquent un enfant, les commentaires « anodins » envers d’autres et qui poussent à se taire. Un rapport très sincère, non seulement envers le texte, mais le corps aussi ; c’est comme ça qu’il aime travailler, explique le comédien, isoler chaque mouvement, chorégraphier.
Un spectacle vif, rythmé tantôt par le silence, tantôt par une voix puissante voire frénétique, le son des couvercles de casseroles et de percussion sur la table, le son du sarcasme, grinçant ; un spectacle bruyant où on crie, on danse, où tous les objets prennent sens. On use la scène jusqu’à la corde, on monte pieds joints sur un fauteuil, on se couche sur et sous la table – et puis cette mère décédée qui prend corps, presque caricaturale, et porte toute la violence des propos qui pèsent sur le personnage.
Il s’agit très littéralement de se mettre à nu, de dire ce qu’on ne dit pas : le désir, les images sous les paupières, la colère, l’amour qu’on nourrit envers quelqu’un d’inaccessible. C’est un spectacle où faire son deuil est synonyme à la fois de douleur et de libération, où les doléances ne seront pas entendues et les réponses ne seront pas rendues. Où il ne saura pas si se taire valait le coup et ne peut qu’imaginer. Un spectacle criant de vérité, humain et décalé, ironique, cru, sans fard, sur ce que c’est de se taire, puis d’enfin crier au monde ce qui nous fait.
Amélie Gyger
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