FriScènes: Novecento – Critique
Seul en scène maritime – Hors-Compétition
Le programme de FriScènes nous proposait mercredi 11 octobre entre autres Novecento, un monologue écrit par l’auteur italien Alessandro Baricco, mis en scène par Cédric Jossen et joué par Lionel Fournier. Ce spectacle était hors-compétition.
Novecento, c’est une sorte de conte porté par un seul comédien. Novecento, c’est le personnage central de ce conte : un orphelin né et abandonné sur un bateau faisant la traversée entre l’ancien et le nouveau monde en 1900 – d’où son nom. Adopté par l’équipage, il ne mettra jamais un pied à terre. Il grandit donc sur le bateau, où il se découvre un don pour le piano. On suit son histoire grâce au récit de Tim Tooney, trompettiste sur le navire, qui devient l’ami du pianiste prodigue. Une belle histoire, par laquelle on se laisse facilement embarqué. Un ton léger avec des sursauts subtils de poésie mais des moments plus profonds aussi, pleins de philosophie et de lyrisme. On traite de musique, de voyage, mais surtout d’amitié, qui est je le rappelle le thème du festival cette année.
Le dispositif scénique est simple et réduit à l’essentiel : une chaise, un tabouret, une petite table avec un carafe d’eau, un uniforme rouge accroché à un cintre. Le plateau est épuré pour laisser le plus de place possible à l’imaginaire exploré par le conte. La lumière simple mais réussie nous entraîne dans différentes ambiances avec l’aide de la musique d’Alain Roche, au piano bien sûr, qui apparaît sporadiquement.
C’est le comédien en formation Lionel Fournier qui nous offre cette histoire dans l’exercice au combien périlleux du seul en scène. Il a travaillé avec un débit soutenu pour lequel il a eu du mal à se stabiliser, notamment au début où il courait parfois derrière son texte pour le rattraper. Le rythme en devenait par moment décalé et très saccadé dans l’ensemble. J’ai ressenti d’autre part un manque de nuance de jeu dans l’ensemble et de profondeur dans les moments plus émotionnels et lyriques. Dans le même temps, je salue l’aisance physique du comédien avec une exécution presque féline des mouvements, bien que ceux-ci restent discrets. Les moments de connivences directes avec le public fonctionnent très bien. Pour s’approprier le texte, Lionel Fournier a fait quelques retouches personnelles sur le texte original. Ces retouches apportent une fraîcheur bienvenue. Mais surtout, et c’est certainement le plus important, il est parvenu à nous faire parvenir le récit : les images et les histoires défilaient sans difficulté dans notre imaginaire. En conclusion, je dirais que cette interprétation de Novecento menée par Lionel Fournier nous a permis de vivre un conte – je tiens à ce mot – très beau, plein d’humour et de finesse. Le public n’y a pas été insensible, loin de là, puisqu’une bonne partie s’est levée durant les applaudissements. Une belle découverte donc.
Pour terminer et pondérer mon propos, je rappelle que cette critique n’engage que ma subjectivité personnelle sur une seule représentation d’un spectacle vivant.
Sylvain Grangier
Crédit photo: © Julien James Auzan


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FriScènes 2022 – Playlist
Tout juste sorti.es des Teintureries, trois comédien.nes émergent.es, Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet, se sont produit.es à Friscènes le 9 octobre. Leur spectacle Playlist a été sélectionné dans le cadre du Prix de la Relève suisse romande et créé spécialement pour le festival. Retour sur un spectacle musical.

Le public entre. Sur scène, un piano, un bocal plein de billes : c’est tout. Ils sont trois, deux comédiens et une comédienne, vêtu.es de combinaisons semblables – l’un rouge, l’autre vert, la troisième bleue – en plein échauffement à vue. Les articulations craquent. Ça discute.
« – Quelle musique pour la fin du monde ?
– Sparkles, de Radwimps ! »
Ils jouent au « jeu de la musique ». L’un pose une question, les deux autres doivent répondre. Quelle musique pour ton enterrement ? Et pour ton mariage ? Et pour ton meilleur petit-déjeuner ? On débat, on se contredit et parfois on se retrouve. Le trio s’amuse, chauffe sa voix ; bruit de fond tandis que les gradins se remplissent. Puis le public se tait, et alors c’est le show : à fond la musique, les lumières multicolores et les chorégraphies.

L’idée est venue d’une musique en particulier, une musique qui en a amené une autre, puis une autre, et ainsi de suite… une Playlist autour de laquelle le spectacle s’est construit. On nous emmène, de manière frénétique, au travers des classiques de la chanson françaises, de J-Pop et des tubes iconiques des années 2000. Les comédien.es évoluent sur scène avec folie, dansent, lancent musique après musique, évoquent les rêves qui les relient et les émotions qui les remuent – avec en fil rouge, leurs souvenirs.
Car Playlist parle bien de ça, de musique et d’émotion. D’une musique qui peut, dans ses paroles et sa mélodie, faire écho en chacun de nous. Un écho qui rebondit différemment, qui mue et se construit, une réponse plurielle au départ d’un même son. Cette richesse, ils l’explorent, jouent avec et sollicitent même le public : si votre plus grand amour revenait, après que vous ayiez tiré un trait et continué votre route, s’il était là, sur votre pallier, et qu’il vous disait avoir tout quitté pour vous… quelle musique auriez-vous en tête ?

On est presque déçu que le spectacle ne dure pas plus longtemps, mais c’est que le jeu avec le public est intelligemment mené et le temps passe vite. Playlist est un spectacle drôle et touchant, qui provoque le rire et, l’air de rien, tout à la fin, nous touche en douceur. Une musique parle de tout, des moments de joie comme de tristesse ; elle peut évoquer le passé, les erreurs, les regrets. Les moments sombres qui, d’une manière ou d’une autre, nous ramèneront à ce qui nous rend humains, sans pour autant nous enlever l’espoir. Et ça, Playlist le retranscrit bien.
Retrouvez Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet sur leurs réseaux.
Le résumé donné par Friscènes, c’est ici.
Il n’y a pas de prochaine date connue pour ce spectacle. L’actualité des comédiens et la poursuite de ce spectacle est à suivre.
Amélie Gyger

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