FriScènes : Meet me at dawn

Unimix a eu la chance d’assister à la représentation de Meet me at dawn, par la MOTH theater compagny. On y voit un drame amoureux interprété avec brio par Alisa Steinhauser et Mathilde Coquillat, amplifié par la mise en scène très réussie de Andy Reilly et la musique de Kevin Curan.

Bref, j’ai été conquis ! Je me doute cependant qu’il vous en faut plus. Mais par où commencer ?

La pièce s’ouvre sur un monologue, on y découvre une femme, Robyn, en plein doute. Rapidement, elle revient à elle, sur une sorte de plage et retrouve son amante, Helen. Les deux femmes viennent de subir un accident de bateau et sont livrées à elles-mêmes sur une plage. Ce qu’il convient de souligner d’abord, c’est ce couple. C’est un couple fort, crédible, possible. On y croit, et ce, tant grâce au dialogue, à l’écriture donc, qu’au jeu d’acteur. Si on est un peu décontenancé par le début de la pièce, qui a vocation de nous perdre pour nous attacher aux personnages tout aussi égaré, l’amour que se portent les deux personnages principaux est une certitude, unique repère dans la confusion du début de la pièce.

On comprend, par la mise en scène que Robyn est notre protagoniste principal. C’est elle qui a les monologues, c’est elle qui apparaît en première sur scène, etc. Par la description que nous livrait FriScène, on comprend rapidement que Robyn sera notre Orphée et Helen, Eurydice. Mais comment ce parallèle peut-il continuer ? En effet, point d’enfer, d’Hadès ou de serpent ici. La réponse nous vient quand Robyn commence à se souvenir que normalement, Helen ne s’en est pas tiré de cet accident de bateau. De plus, elle commence à se souvenir comment son monde s’est effondré à la morte de sa bien-aimée et comment on lui a proposé un vœu. Malgré son scepticisme, elle souhaite d’avoir une journée avec Helen et la voilà. Cruel destin à l’image des théâtres anciens : c’est l’accident mortel qu’elles revivront !

Les deux personnages évoluent donc sur une plage, que le décor sobre rend très bien. La lumière permet de créer cette ambiance unique qui nous fait vibrer avec Robyn, nous fait plonger dans sa psyché ou comprendre son malheur. Pour seule musique, une simple guitare qui crée une ambiance un peu chaotique, mais renforce l’atmosphère d’égarement mise en place par le déroulement des évènements. Sur un son chaotique et une luminosité faite à la lueur de lampe UV, les deux personnages entament une étrange chorégraphie. En effet, s’il, pendant certains interludes musicaux, les personnages bougent, danse presque, pendant tous les dialogues, les personnages ne se touchent jamais. Malgré cette absence de contact, comme je l’ai déjà souligné, le couple reste parfaitement crédible, mais cela renforce le sentiment d’étrangeté que le fantastique de la pièce finira par expliquer.

En écrivant ce compte-rendu, je mesure à quel point il fut difficile pour FriScène de décrire la pièce sans en vendre la mèche. Je me demande toutefois, si mettre en avant le lien en Orphée et Eurydice n’a pas désamorcé la révélation de la pièce, on identifie rapidement Robyn à Orphée et on devine un peu rapidement qu’Helen est morte, ou au contraire, par le lien existant et ténu, nous a tenu en haleine de savoir comment le parallèle allait se mettre en place, car entre un musicien descendant en enfer et une sortie en bateau qui tournent au drame, il faut admettre qu’il y a un fossé.

On notera toutefois un seul défaut… Il est arrivé à de rares occasions que le surtexte ne soit pas synchronisé aux répliques, prenant du retard ou de l’avance sur les actrices, mais rien qui empêchait de suivre la pièce.

Ainsi, Meet me at dawn était une très bonne surprise ! On n’est jamais déçu de FriScène que nous disaient les organisateurs au début de la pièce. Difficile de ne pas les croire après cette pièce !

Colportage interdit : interview de Daniel Duqué

Le 25 mai dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à une projection de presse du dernier long-métrage de Daniel Duqué : Colportage interdit. Ce film m’ayant particulièrement plu, je lui ai consacré une chronique que vous pouvez retrouver sur notre Soundclound.

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Neptune Frost : La machine et le fantôme

Si je devais citer une de mes œuvres cinématographiques préférées, Ghost in the shell de Mamoru Oshii en ferait partie et quand je vis que parmi les film de la compétition officielle se trouvait un de ce genre d’origine Rwandaise, je fus tout naturellement curieux et, après le visionnage, quelques peu désenchanter.

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Titania, ou les rêveries de l’astronaute solitaire

En janvier dernier, Michaël Gay des Combes se trouvait au Nouveau Monde pour une résidence d’écriture organisée par l’Épître : une pièce vide, une semaine d’isolement, tout le temps du monde pour écrire. De-là est née Titania, création théâtrale jouée et présentée dans la petite pièce qui l’a accueilli durant une semaine. Retour sur ce voyage insolite avec Amélie Gyger.

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Mon père est une chanson de variété

Chère belle-maman,

J’ai été fort triste de ne pas t’avoir eue à mes côtés au théâtre Nuithonie pour assister à Mon père est une chanson de variété et j’imagine que ma peine est partagée. Mais ne t’en fais pas, sèche tes larmes car je vais te décrire quelle merveilleuse expérience ce spectacle était.

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FriScènes 2023 – Ici jouera Zarathoustra!

Un mariage entre théâtre et philosophie, ce ne serait pas la première fois que ça arrive… et pourtant, ce spectacle-là est un mélange bien particulier. Plongeons-nous dans une production théâtrale singulière qui explore Nietzsche à sa manière : après tout, pourquoi parler quand on a un corps que l’on peut mouvoir ?

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FriScènes 2022 – Playlist

Tout juste sorti.es des Teintureries, trois comédien.nes émergent.es, Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet, se sont produit.es à Friscènes le 9 octobre. Leur spectacle Playlist a été sélectionné dans le cadre du Prix de la Relève suisse romande et créé spécialement pour le festival. Retour sur un spectacle musical.

Les comédien.es déposent des billes dans un bocal… mais pourquoi ? | Photo : Andreas Eggler

Le public entre. Sur scène, un piano, un bocal plein de billes : c’est tout. Ils sont trois, deux comédiens et une comédienne, vêtu.es de combinaisons semblables – l’un rouge, l’autre vert, la troisième bleue – en plein échauffement à vue. Les articulations craquent. Ça discute.

« – Quelle musique pour la fin du monde ? 
   – Sparkles, de Radwimps ! »

Ils jouent au « jeu de la musique ». L’un pose une question, les deux autres doivent répondre. Quelle musique pour ton enterrement ? Et pour ton mariage ? Et pour ton meilleur petit-déjeuner ? On débat, on se contredit et parfois on se retrouve. Le trio s’amuse, chauffe sa voix ; bruit de fond tandis que les gradins se remplissent. Puis le public se tait, et alors c’est le show : à fond la musique, les lumières multicolores et les chorégraphies.

La pièce est aussi construite sur des moments d’impro. | Photo : Andreas Eggler

L’idée est venue d’une musique en particulier, une musique qui en a amené une autre, puis une autre, et ainsi de suite… une Playlist autour de laquelle le spectacle s’est construit. On nous emmène, de manière frénétique, au travers des classiques de la chanson françaises, de J-Pop et des tubes iconiques des années 2000. Les comédien.es évoluent sur scène avec folie, dansent, lancent musique après musique, évoquent les rêves qui les relient et les émotions qui les remuent – avec en fil rouge, leurs souvenirs.

Car Playlist parle bien de ça, de musique et d’émotion. D’une musique qui peut, dans ses paroles et sa mélodie, faire écho en chacun de nous. Un écho qui rebondit différemment, qui mue et se construit, une réponse plurielle au départ d’un même son. Cette richesse, ils l’explorent, jouent avec et sollicitent même le public : si votre plus grand amour revenait, après que vous ayiez tiré un trait et continué votre route, s’il était là, sur votre pallier, et qu’il vous disait avoir tout quitté pour vous… quelle musique auriez-vous en tête ?

Le projet a été imaginé et créé lors d’une soirée entre amis. | Photo : Andreas Eggler

On est presque déçu que le spectacle ne dure pas plus longtemps, mais c’est que le jeu avec le public est intelligemment mené et le temps passe vite. Playlist est un spectacle drôle et touchant, qui provoque le rire et, l’air de rien, tout à la fin, nous touche en douceur. Une musique parle de tout, des moments de joie comme de tristesse ; elle peut évoquer le passé, les erreurs, les regrets. Les moments sombres qui, d’une manière ou d’une autre, nous ramèneront à ce qui nous rend humains, sans pour autant nous enlever l’espoir. Et ça, Playlist le retranscrit bien.

Retrouvez Aline Bonvin, Philippe Annoni et Jérémie Nicolet sur leurs réseaux.
Le résumé donné par Friscènes, c’est ici.
Il n’y a pas de prochaine date connue pour ce spectacle. L’actualité des comédiens et la poursuite de ce spectacle est à suivre.

Amélie Gyger

Alors on danse ?

C’est fini… c’est déjà fini… c’est peut-être fini, c’est May B !

C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé le lundi 21 mars à Equilibre pour assister à May B, un spectacle de danse. Je ne m’attendais à rien et la surprise fut grande !

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Deux pièces pour le prix d’une ?

A force de déambuler, je me suis à nouveau retrouvé au théâtre ! C’était jeudi 31 mars à Nuithonie pour assister à une double représentation.

Po-Cheng Tsai est un chorégraphe taïwanais qui a remporté de nombreux concours et qui nous a présenté deux de ses pièces : Timeless et RAGE.

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